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En quoi tu crois ?

Le Monde change rapidement, nous perdons le contact avec nos racines, elles nous échappent, elles se brisent dans la course du capitalisme, qui nous corrompt et nous berce d’illusions. Aujourd’hui l’information circule a un rythme insoutenable et seules les machines semblent pouvoir la traiter, si peu parvient à notre conscience et les écrans deviennent des idoles quasi sacrées par lesquels tout transite.


Pourtant je crois qu’en chacun de nous réside la clé de voûte de l’éternité, la partition du grand tout, elle nous connecte à la fréquence d’une âme commune et cela peu importe nos croyances. Nous sommes les fruits de l’origine et depuis des cycles immémoriaux c’est sans doute la Foi, pour nommer l’indicible, qui nous permet de sacraliser l'existence.


Mais qu’est ce que la Foi ? - Est elle visible, peut on la détenir, peut on la définir, est elle une unité, peut on la partager ou bien encore l’ignorer ; serait ce le code d’une fréquence primordiale en chacun de nous ? -.


En quête de sens nous souhaitons répondre à une myriade de questions.

Je ne prétends aucunement adopté la posture idéale pour faire l’expérience transcendantale; j’écoute, je ressens, j’éprouve et j’aime me doter de la raison pour ressentir intensément l’infini d’une réalité supérieure inintelligible. La raison est peut être mon garde fou.

Mais qu’en est il de la Foi en tout cela, est ce que je peux considérer avoir la Foi ou est ce la Foi elle même qui fait partie intégrante du moi ?

Pour mieux identifier les relations que nous entretenons avec cette notion supérieure de croyance j‘ai voulu adresser deux questions à des personnes rencontrées durant mon voyage à pied, et même avant:


En quoi tu crois ? As-tu la Foi ?


En abordant ce questionnement j’ai d’une part confronté ces personnes avec leur fondement et d’autre part j’ai eu le privilège de découvrir intimement, ce qui fait partie intégrante de leur beauté.

Tout d’abord Il y a les mots, il y a la tonalité de la voix, son rythme, l’articulation et puis le souffle qui les lie ; enfin il y a ces silences d’or oú résonne la conscience l’écho (Stéphane Malarmé).

Quel cadeau merveilleux je vous remercie encore profondément pour ce don de soi.

Aujourd’hui nous sommes le résultat cumulé d’hier et de toute l’Histoire du monde ; la modernité ne laisse pas entrevoir a chacun la force vitale a laquelle nous pouvons accéder en éprouvant une réalité sacrée.


Je vais essayer d’aborder la Foi et la croyance indépendamment puis questionner leurs interactions. Mon approche est avant tout guidée par le cœur, la soif de communion et une volonté, peut-être bien naïve, de vouloir montrer que la Foi est notre trésor commun.

Enfin nous écouterons les prises de parole de ces femmes et hommes qui croient et on bien voulu nous le partager. (Podcast disponible en bas cet article)


La Foi


Commençons par observer l’une des plus anciennes étymologie du mot, pistis en grec de l’école de Platon, une façon d’aborder la connaissance du réel ; en latin nous avons fides ou parfois adhaesio la confiance ou l’adhésion, c’est la vertu de la fiabilité morale et physique.


“Ne croire que ce qui est possible, ce n’est pas Foi, mais simple philosophie. “ Thomas Browne, Religio Medici, I, 9.


"La Foi repose toujours sur l’ignorance.” Jérôme Touzalin, le passager clandestin.


C’est une perception qui agit indépendamment de nos sens physiologiques.

Dans la religion, au sens large, dites “révélées” ou exotériques, qui s'en référent aux textes sacrés, la Foi est fondamentale. Saint-Augustin, philosophe théologien chrétien écrivait:

“Crois et tu comprendras, la Foi précède, l’intelligence suit."

Le catéchisme révèle les instructions des doctrines de la Foi chrétienne ; le Coran révèle les six piliers de la Foi que les musulmans doivent respecter scrupuleusement; pour les juifs elle passe par un cadre légal, c’est un acte de Foi, croire au dieu unique, respecter les textes sacrés et se dévouer a la communauté.

La Foi vient avec la pratique, la communion et la confiance aveugle en Dieu.


En ce qui concerne les courants mystiques tels que la gnose, l’hermétisme, le soufisme ou encore la kabbale, les pratiquants puisent leur Foi dans un travail d’interprétation des textes sacrés, sans hésiter à s’opposer aux textes et en favorisant l’expérience transcendantale, en puisant dans

"le monde originel de l’inconscient“.(expression empruntée à Carl Gustav Yung)


Dans les religions polythéistes d’aujourd’hui telles que le shintoïsme ou l’animisme sibérien, d'Alaska ou encore en Amérique du Sud, la Foi est une vision d’amour pour les âmes sacrées reconnues en tout les éléments de l’Univers.


Pour les bouddhistes, il n’y a pas de Dieu, la Foi est un engagement sur la voie de l’enseignement du Bouddha, la confiance en les êtres éclairés et elle se synthétise dans la loi karmique et la possibilité d’atteindre l’éveil.


Ainsi dans les différents courants religieux la Foi ne se définit pas de la même manière mais le sens reste sensiblement le même.


Kant, éminent philosophe de confession chrétienne parlait de la Foi comme d’un caractère "numineux" (Rudolph Otto, la manifestation du sacré) qui nous lierait tout naturellement à une réalité supérieure inaccessible physiquement. Cependant pour Nietzsche, célèbre philosophe du clivage dans les grands courants philosophiques, "Dieu est mort”, car la raison a supplanté la croyance.


Mais est ce que de nos jours Foi et Raison s’excluent elles ?

Selon Pascal "Le cœur a ses raisons que la raison ignore”; Kant pense qu’elles doivent être radicalement séparées ; cependant à mesure que les pères de l’église chrétienne ont voulu créer un lien entre le dialogue philosophique et religieux ils ont laissé entendre que la Foi chrétienne passerait aussi par une dimension intellectuelle et rationnelle. Par ailleurs force est de constater que les sciences ont profondément ébranlées les dogmes religieux.

En effet l’Astronomie, la géologie, la biologie nous ont permis de fonder une théorie évolutionniste; l' héliocentrisme a bouleversé le fondement des origines; bref tout ceci a démenti le mythe monogénique d’Adam et Eve. Ajoutons le miracle des mathématiques, sciences issues au départ d’un raisonnement subjectif puis qui s’est avérée s’aligner incroyablement avec l’étude de l’univers. Et enfin aujourd’hui la mécanique quantique qui nous laisse entrevoir un déterminisme Spinoziste, fédérant un tout au delà de la compréhension humaine.

Quelle drôle d’équation sommes nous en train d’essayer de démontrer ? Cependant la science ne pourra logiquement jamais démontrer que Dieu n’existe pas.


De nos jour l’argent a atteins une dimension telle que certains peuvent prétendre s’offrir des apparats olympiens, en accordant une confiance aveugle dans les nouvelles technologies. Ce mouvement élitiste qui se borne à réfuter toute appartenance de l’Homme avec la Nature-Mère c’est le Transhumanisme. D’humaniste il n’en a que le nom puisqu’il est le rejeton egotripé d’une poignée de milliardaires dévorés par l’avidité et l’orgueil, présupposant l’humain "augmenté" comme étant l’avènement évolutionniste. Sous ses airs de littérature SF, façon Illum de Dan Simmons, ce courant de pensée, ou bombe totalitariste, laisse entrevoir l’enfer dantesque que l’argent peut engendrer; voilà sans nul doute l’un des summums de la mauvaise foi.


"Les masques à la longue collent à la peau. L’Hypocrisie finit par être de bonne foi.”

Jules et Edmond Hout de Goncourt, idées et sensations.


La croyance


C’est l’action de croire, mais qu’est ce que croire ?


Proust écrivait, “ les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent les croyances” ce qui laisse entendre que nous pouvons croire sans certitudes objectives. C’est donc un antonyme de savoir, littéralement parlant.

Les penseurs distinguent 3 formes de croyances:


- Les opinions, qui sont la forme la plus insuffisante du point de vue du savoir objectif. Prenons l’exemple de l’opinion publique aujourd’hui orchestrée par les médias mainstream et les réseaux sociaux, elle est souvent sujette à la persuasion et par conséquent c’est une forme de

manipulation.

- Les convictions, elles sont admises comme insuffisamment justifiées mais laisse entrevoir une

part de vérité, prenons pour exemple le phénomène de la vulgarisation scientifique qui laisse fuiter de nombreuses théories sans vérifications suffisantes.

- Les certitudes, il s’agit d’un fait suffisamment justifié qui a été admis comme savoir scientifique en passant un processus d’expérimentation.


Nous allons nous en tenir à ces définitions assez brèves car il est communément admis qu’il est très difficile de définir précisément les degrés de croyances. Mais tout de même il faut admettre le constat que tout est relatif, en science comme ailleurs. Aujourd’hui nous savons grossièrement que plus de 50% des données scientifiques utilisées seraient invérifiables. Je vous laisse donc imaginer le degré infinitésimal entre croyance et savoir.

Donc croire et savoir nous démontre par ce vertige cosmique que nous avons le devoir de nous interroger.


La croyance n’est elle qu’une étape imparfaite menant au savoir ou bien persiste-t ‘elle dans tout type de savoir ? Il y a des croyances indémontrables telles que la non-existence de Dieu, de l’âme ou encore des esprits, d’autres peuvent être démontrées méthodiquement ; plusieurs écoles philosophiques s’acharnent à vouloir expliquer l’inexplicable; la Raison semble être infiniment déterminée, mais croire relève avant tout d’une forme d’ignorance de sa propre ignorance. Je dois avouer que mon cœur balance vers la vision des penseurs pragmatiques, pour qui croyance et savoir ne peuvent s’opposer: nos savoirs aujourd’hui bien garantis restent faillibles. Croyances et Savoir composent le grand plongeon métaphysique.


Mais vous allez me dire où sont passées les croyances au sens communément admis et je veux bien évidement parler des croyances religieuses. Prenons comme références la Genèse et les mythes (Grecs, Celtes,...). Et bien si vous avez suivis vous ne serez pas surpris si je les classe entre opinion et certitude. Même si aujourd’hui nous pouvons avancer que plusieurs données scientifiques peuvent être "confirmés" dans les textes sacrés, il parait évident qu’au moment de leur rédaction ce n’était pas le cas. Loin de moi l’idée de vouloir démonter ces trésors littéraires mais d’un point de vue de la raison c’est admissible. Je ne

rentrerai pas dans les détails puisque je n’ai ni les compétences ni l’envie de prouver quoique ce soit, je suis moi même détenteur de croyances et j’admets librement que les dogmes religieux sont pour de nombreux croyants un support vers la spiritualité et non pas une fin en soi.


Pouvons nous observer consciemment la voix qui prend sa source dans notre cœur, puis passe dans les mailles de la Raison, pour enfin s’articuler au bout de nos lèvres ? Pouvons nous croire que la mélodie du cœur est traductible par de simples mots ?


Je pense que la poésie peut libérer cette voix, alors j' ai écris ces deux poèmes pour exprimer ce que je ressens.


Croire ou Savoir


J’ai longtemps cru que la Terre était plate,

Puis un jour dans un rêve j’ai fait le tour de la question;

J’ai longtemps cru que les étoiles étaient mortes,

Puis un jour j’ai éprouvé une étoile en fusion.

Chaque nuit le monde me berce des plus douces illusions,

Chaque matin mon corps se lève et se vêtit de raison;

Qui de ma chair ou de mon âme sait contenir mon ignorance,

Dans le vent et dans la gorge d’un oiseau une note d’errance.

Dans le noir, en plein jour la conscience de l écho.

Dans mon cœur et dans mon âme rien ne me dit que c’est faux.


Déterminé


Il y a comme une odeur qui flotte dans l’air,

Un sentiment qui vient d’ailleurs,

Un souffle porteur d’une image qui enveloppe le cœur,

Le regard sait oú se poser et les lèvres ont déjà le songe du baiser.

Voilà où tout pourrait commencer, dans cette rue au cœur d’un village provençal,

Un matin nimbé de lumière, bercé par le chant des passereaux ;

Les regards se mêlent, les cœurs se pressent, et résonne l’appel d’une danse a cent temps.

Puis le charme, les mots, la bienveillance, quelques verres de vin ;

Une main guidée qui s’en va découvrir l’autre ;

Puis le baiser, l’étreinte, la passion, l’ardeur,

Vient alors l’enfant, l’Homme dans sa plus pure expression.

Puisque l’Amour est aveugle il est un acte de foi

Et la vie sait, que juste avant de créer l’être,

Le contours doivent être surligné de conscience

Enfin d’un geste précis l’œuvre doit être signé à l’encre de la confiance.





O4V

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